AHMAD CHAKKAKI tisserand d'art en résidence à Pézenas

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AHMAD CHAKKAKI tisserand d'art en résidence à Pézenas

 AHMAD CHAKKAKI OU LE DON DE SOIE

« Connaissant la qualité du brocart de Damas, la reine Elisabeth II a voulu que sa robe de couronnement soit faite
par le meilleur tisserand de Damas. La commande a été passée à mon père qui a réalisé ce motif (deux tons de blanc rechampis d’or) sur 21 mètres de soie qu’il a envoyés à Londres. C’était le 2 juin 1953 ».
Ahmad Chakkaki parle d’une voix douce et son sourire bienveillant illumine ses confidences. Fort de l’expérience de quatre générations de tisserands, c’est le dernier artisan du pays (sur les trois encore en activité) à perpétuer ce savoir faire unique. Lui seul maîtrise cette technique, du carton perforé programmant le dessin à la réalisation de la pièce de tissu. Depuis l’âge de 7 ans et après 22 années d’apprentissage, il travaille la soie de Dreikich (région productrice située à 300 km de Damas) selon 34 motifs rehaussés d’or ou d’argent qu’il combine avec subtilité. Inspirés par la faune et la flore comme l’emblématique rose de Damas, historiques tel Simbad le marin ou la bataille de Saladin, ou plus graphiques et créés spécialement pour un couturier italien ou pour décorer les salons d’un hôtel Sheraton dans les émirats. Car la technique de notre ami syrien fait merveille dans le monde entier, trustant les récompenses dans tous les salons qu’il fréquente régulièrement, de l’Italie aux Etats Unis, en passant par la Belgique et l’Australie. Mais Ahmad aime la France et c’est pourquoi il a voulu venir nous faire partager sa passion. Ainsi, il a installé son métier à tisser vieux de 195 ans dans une salle de la Maison des Métiers d’Art à Pézenas, invité en résidence d’été jusqu’à fin septembre.
Discrètement, il a déballé ses étoffes soyeuses et déployé ses brocarts flamboyants. Tissus d’ameublement, pashminas, écharpes, sacs à main, pochettes, cravates…
Un vrai petit monde des mille et une nuits, comme dans le dédale du souk de Damas. Puis, modeste et généreux, il nous a confié qu’il rêvait de pouvoir transmettre son savoir faire
à qui voudrait s’y intéresser et l’aimer. Un héritage inestimable à offrir.
De quoi créer des vocations, donner envie et surtout faire rêver.
En espérant le revoir l’année prochaine, vœux de la majorité des visiteurs émerveillés. Car désormais la route de la soie passe par Pézenas.
Armel Ferroudj-Bégou

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